APRES LE BAC ES
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QUAND LES ANCIENS DE ES DE RIMBAUD TEMOIGNENT ET MOTIVENT LES ACTUELS ELEVES DE ES
 
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 Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille

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3 participants
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Baptiste Vannesson

Baptiste Vannesson


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MessageSujet: Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille   Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille Icon_minitimeJeu 21 Jan - 21:57

A la demande de Mme Gineste, je me manifeste sur ce forum ; demande qui s'avère légitime puisque je suis moi aussi un ancien élève de ce cher lycée Arthur Rimbaud à Istres. Et si vous ne m'avez pas croisé là-bas, rien de plus normal a priori ! J'ai, en effet, passé mon bac en 2007 et j'étais donc déjà en prépa quand vous êtes arrivés au lycée (oui, enfin, la prépa aussi c'est dans un lycée)...

Tiens, justement, mais qu'est-ce que c'est la prépa ? Pour les plus pessimistes, l'idéal-type de cette formation est vite dressé : travail, fatigue, souffrance. Eh oui, la prépa n'est pas une formation de tout repos. Les attentes des professeurs sont largement revues à la hausse, le rythme de travail croît de façon exponentielle, le stress est décuplé, et la liste est encore longue... Les seules choses qui n'augmentent pas en prépa, ce sont les notes et le moral. Difficile, surtout en première année, de positiver, tant les notes descendent en flèche et les compliments se font rares.

Cependant, n'est pas Schopenhauer qui veut... Je pense ne pas me fourvoyer en avançant que la plupart des élèves qui ont fait le choix conscient d'intégrer une classe prépa ne le regrettent pas aujourd'hui. En tout cas, moi, je ne le regrette pas le moins du monde : la preuve en est que je suis toujours là, trois ans après mon inscription initiale. Sommes-nous des masochistes ? Point du tout, braves gens ! La prépa est un véritable tremplin pour l'avenir. Je ne dis pas que ce dernier est assuré, je dis juste qu'en choisissant cette formation, vous mettez toutes les chances de votre côté pour une vie professionnelle radieuse, qui plus est en ces temps de crise économique planétaire... D'ailleurs, c'est assez amusant de voir l'équipe pédagogique vous répéter sans cesse que vous faites désormais partie de l'élite de la nation. En somme, sans modestie, on pourrait vite avoir la tête grosse comme une pastèque. Il faut néanmoins signaler que la prépa vous offre bien plus qu'une simple formation. Cette classe est véritablement vecteur d'ouverture d'esprit, d'ouverture au monde. Elle va forger votre caractère, vous donner de l'assurance, bref vous conduire à l'autonomie. Ce n'est pas rien, croyez-en mon expérience.

Mais trêve de bavardages, entrons maintenant dans le vif du sujet : la prépa ECE, et en particulier celle du lycée Saint-Charles à Marseille. D'abord, il faut savoir que la dénomination administrative de cette formation est CPGE ECE. Alors évidemment, quand vous annoncez ça de cette façon aux gens qui vous demandent ce que vous faites comme études, attendez-vous à voir des regards assez sceptiques. Cela dit, les acronymes de cet acabit restent bien pratiques, puisque dans le cas qui nous concerne, ça donne quand même "Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles, voie Economique et Commerciale avec option Economique" (autant dire que l'on est déjà fatigué en prononçant tout ça). Quel nom barbare pour pas grand-chose ! La prépa ECE est une prépa qui est presque exclusivement réservée aux élèves issus de la filière ES. Rien d'étonnant à cela puisque la formation dispensée y est sensiblement la même, à quelques différences près, et puisque les concours préparés sont ceux des écoles de commerce. La prépa ECE se distingue de ses voisines : la prépa ECT, réservée aux voies technologiques, et la prépa ECS, réservée aux voies scientifiques. Mais l'objectif reste le même pour tous les élèves de ces classes économiques : intégrer une grande école de commerce. Ce qui veut dire que vous serez en compétition, non seulement avec les élèves de ECE, mais aussi avec ceux de ECT et de ECS, pour décrocher une place dans l'école de vos rêves. Néanmoins, je vous conseille vivement, si votre objectif est d'intégrer une école de commerce, de passer par la case prépa, éventuellement par la fac, en évitant ainsi le piège des écoles post-bac. Car, on ne le dit jamais assez, ces écoles ne font pas du tout le poids face à l'excellence de bien des écoles accessibles par concours. Les écoles post-bac vous promettent souvent monts et merveilles pour votre avenir, mais s'intéressent en fait de très près à votre compte en banque. D'autant que, je le rappelle, un master implique de faire cinq années d'études. Si vous allez dans une école post-bac, vous allez payer cinq ans, alors qu'en passant par la prépa, ça tombe à trois. Pour les boursiers, dont je fais partie, ce n'est pas négligeable, loin de là.

Bref, après cette longue digression, voyageons maintenant au coeur de la prépa ECE. Comme je le disais tout à l'heure, les matières enseignées ne vont pas vous surprendre, ES aguerris que vous êtes !
Tout d'abord, il y a l'AEHSC... Encore un nom barbare, qui a au moins le mérite de nous montrer que les profs ont de l'imagination. Oui, car AEHSC, en français, ça donne : "Analyse Economique et Historique des Sociétés Contemporaines" (autant dire un truc qui a de quoi faire fuir même les plus téméraires). Or, en réalité, rien de bien effrayant dans cette matière. Vous allez simplement approfondir vos connaissances sur le monde économique, connaissances théoriques et conceptuelles, et apprendre à combiner cette approche avec l'histoire, l'empirie. La vraie nouveauté, c'est que la QSTP part aux oubliettes, tout comme la dissertation que vous avez connue d'ailleurs. Là, l'exercice est unique : dissertation sans document. Du coup, si vous ne connaissez pas votre cours, vous voyez certainement dans quoi je pense que vous êtes...
Ensuite, les maths. Ah, les maths ! Si vous avez déjà des difficultés au lycée, je préfère vous le dire tout de suite, ça va être très dur pour vous. J'ai encore en mémoire le sujet que j'avais eu au bac (sachant que j'avais choisi l'option maths). C'était navrant de simplicité. En prépa ECE, les choses se compliquent sérieusement. Ceux qui, comme moi, ont eu la bonne idée de prendre l'option maths ne le regretterons pas car ils aborderont l'année plus sereinement grâce, en particulier, à leur connaissance du calcul matriciel et de l'étude de suites. Ce n'est pas non plus une raison pour se reposer sur ses lauriers. Le programme est très dense, et ne cesse de se compliquer au fur et à mesure que le temps avance. Les probabilités, qui représentent la grande majorité du programme, vont vous rendre la vie dure, très dure. Car, bien sûr, ne pensez surtout pas que les probabilités vont rester aussi simples que ce que vous avez vu en terminale. En prépa, on est parfois confronté à des exercices presque infaisables (le prof lui-même reconnaissant cet état de fait), tellement les calculs sont longs et fastidieux, les démarches à suivre implicites, et le raisonnement abstrait. L'algèbre linéaire, autre moment fort du programme, vous amènera aussi à vous arracher les cheveux, jusqu'à ce que vous compreniez son fonctionnement, ce qui, in fine, est possible. Evidemment, les contrôles n'ont plus rien à voir non plus avec ce que vous avez connu. Maintenant, vous ne terminerez plus les contrôles. C'est beaucoup trop long (et parfois trop dur). Dans une logique qui relève des concours, le meilleur ne sera donc pas celui qui aura tout fait - c'est impossible - mais celui qui aura fait plus que les autres.
La philo. Hum... Là, en revanche, rien de bien surprenant. Vous allez juste approfondir et élargir ce que vous avez vu en terminale, du moins en première année. Un conseil : travaillez bien la philo en terminale, ça vous sera d'un grand secours pour vos dissertations. En deuxième année, vous n'étudierez qu'un seul et même thème. Par exemple, le thème de 2008 était l'action, celui de 2009 était la beauté, et celui de cette année est la vie.
Le français. Youpi ! Je sais que vous l'attendiez tous. Le français est de retour pour votre plus grand plaisir. Pour les cours, le principe est toujours le même. Vous ne serez pas dépaysés. Nonobstant, il convient de signaler la particularité des contrôles. Ici, hormis les contrôles de lecture, tout est différent. Plus question de commentaire, de dissertation, et autre sujet d'invention. Vous serez amenés à faire des résumés (contractions de textes, pour être exact) ou des synthèses. Et malgré l'apparente simplicité de l'exercice, les notes sont souvent très basses, faute à des exigences surélevées.
Quant aux langues, il faut bien avouer que les exigences sont tout autant énormes. On va vous demander une grande rigueur pour les exercices de traductions, ce qui sous-entend que vous avez déjà à la base une bonne maîtrise de la conjugaison et un vocabulaire riche. On va aussi vous demander d'être incollable sur la culture, la civilisation des pays dont vous étudiez la langue. Pas de chance pour les hispanisants, et croyez-moi je sais de quoi je parle, vous avez du pain sur la planche... Avec l'Espagne et tous les pays d'Amérique Latine, il y a de quoi faire travailler les méninges.

Voilà, c'est fini !

Non, sérieusement, vous y avez cru ? Ne rêvez pas, la vie serait un long fleuve tranquille si la prépa ne se résumait qu'à cela. Bien sûr, vous aurez un gros devoir surveillé chaque mercredi après-midi et vous aurez cours samedi (c'est triste, je sais). Mais n'oublions surtout pas le gros devoir maison, ainsi que les deux ou trois khôlles hebdomadaires, en plus des devoirs demandés, qui vont venir apporter un peu de gaieté dans vos journées déjà horribles. Un devoir maison, vous savez ce que c'est. Inutile de revenir dessus. Mais les khôlles, késako ? Les khôlles sont des interrogations orales, effectives dans chaque matière, souvent placées en fin de journée. Vous aurez alors parfois le privilège de finir votre journée à 18h30 avec votre groupe de khôlles. Petite anecdote : il m'est déjà arrivé de finir à 19h45. Mais j'ai étrangement survécu, donc n'ayez pas peur du retard.
En AEHSC, de même qu'en philo ou en français, l'exercice consiste à traiter à l'écrit, en vingt minutes, un sujet donné par le prof puis de le présenter devant lui en dix minutes. Les dix minutes qui suivent votre présentation sont consacrées aux questions du prof, et sont donc censées mener à un débat. Il va de soi que vous pouvez poser vos propres questions à la fin, si quelque chose vous paraît nébuleux. Le sujet posé dans ces trois matières, qui peut prendre la forme d'une simple question ou d'une citation, est à traiter comme une petite dissertation : en fait, il s'agit d'élaborer un plan détaillé.
En ce qui concerne les langues, c'est un peu plus compliqué. A la base, il y a deux supports : enregistrement et texte. L'exercice reste cependant le même, que vous ayez choisi l'un ou l'autre. Le but est de réaliser en vingt minutes une synthèse organisée de ce que vous avez entendu ou lu, à laquelle vous allez devoir ajouter un commentaire personnel sur le ton du texte et sur son aspect global, ceci agrémenté par une ouverture portant sur les thématiques centrales du document. Inutile de vous dire que la rapidité est votre meilleure amie ici, d'autant que si vous n'allez pas assez vite pour finaliser votre travail à l'écrit, vous allez vous trouver bien démunis lorsque vous allez devoir présenter votre travail au prof ; prof qui vous posera des questions à l'issue de votre exposé pour tester votre capacité à communiquer dans la langue étrangère concernée. Au début, l'exercice est périlleux, mais on finit par s'adapter.
Enfin, mention spéciale aux maths où les khôlles ne sont rien d'autre que des exercices supplémentaires, traités à l'écrit avec l'aide du prof. En théorie, la tradition veut que les khôlles de maths se déroulent intégralement au tableau sous l'oeil avisé du prof, mais le lycée Saint-Charles n'a semble-t-il pas adhéré à cette tradition.

Maintenant, je pense avoir fait le tour du sujet. Mais avant de vous laisser, je tiens à vous informer un peu de ce qui vous attend au terme de ce long périple qu'est la prépa si vous décidez de vous engager. Etant actuellement en troisième année, je suis ce qu'on appelle un khûbe. J'ai donc passé les concours l'année dernière et je vais retenter ma chance à la fin de cette année. Grand adepte de l'EM Lyon, je voulais impérativement intégrer cette école de management. Malheureusement, les aléas des concours en ont décidé autrement car j'ai bien été reçu à l'écrit, autrement dit j'ai été admissible, mais ce n'est pas passé à l'oral. J'aurais bien pu aller dans une autre école, mais j'avais simplement envie de retenter ma chance. Espérons que ça passe cette fois-ci... Bref, tout ça pour dire que, si vous n'en avez pas marre de la prépa au bout de deux ans, vous pouvez toujours faire une troisième année. Attention tout de même à la surchauffe du cerveau dans ce cas-là, surtout que les concours n'ont rien d'une partie de plaisir. Les concours, c'est un mois d'épreuves écrites intensif, suivi d'un tour de France des écoles en costard-cravate pour les épreuves orales. En un mot : dur.

Merci de votre attention et bon courage pour le bac.
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Angélique




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MessageSujet: Re: Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille   Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille Icon_minitimeMer 10 Mar - 22:59

Salut à tous ! moi aussi je suis une ancienne élève de Rimbaud , pas si ancienne que ça puisque je ne suis partie que l'année dernière . Je suis donc en première année de classe préparatoire au lycee saint charles . Je n'ai pas grand chose à rajouter ,Baptiste a très bien résumé ce que c'était .
Moi je voudrais surtout insister sur le fait qu'il ne faut surtout pas se fermer cette porte , se dire que ce n'est pas pour soi et se sous-estimer .
N'hésitez pas à envoyer des messages si vous voulez plus d'informations à propos de la prépa St Charles et pour avoir le regard d'une première année .
Bon courage ( et merde ) pour le bac et surtout renseignez vous bien à propos de votre orientation ! J'espère vous voir l'année prochaine Very Happy
N'hésitez pas à poser des questions !
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Baptiste Vannesson

Baptiste Vannesson


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MessageSujet: Re: Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille   Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille Icon_minitimeSam 20 Mar - 19:25

Angélique a écrit:
Salut à tous ! moi aussi je suis une ancienne élève de Rimbaud , pas si ancienne que ça puisque je ne suis partie que l'année dernière . Je suis donc en première année de classe préparatoire au lycee saint charles . Je n'ai pas grand chose à rajouter ,Baptiste a très bien résumé ce que c'était .
Moi je voudrais surtout insister sur le fait qu'il ne faut surtout pas se fermer cette porte , se dire que ce n'est pas pour soi et se sous-estimer .
N'hésitez pas à envoyer des messages si vous voulez plus d'informations à propos de la prépa St Charles et pour avoir le regard d'une première année .
Bon courage ( et merde ) pour le bac et surtout renseignez vous bien à propos de votre orientation ! J'espère vous voir l'année prochaine Very Happy
N'hésitez pas à poser des questions !

Salut Angélique ! Merci de ton intervention ! Je compte effectivement sur toi pour prendre en charge les futurs préparationnaires car, moi, je ne serai (heureusement) plus là...

Voilà, encore une fois, bonne chance à tous pour le bac ! Et bonne chance à moi-même pour les concours...
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Candygirl




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MessageSujet: Re: Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille   Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille Icon_minitimeDim 16 Sep - 17:04

Bonjour,


Je voulais savoir s'il est toujours possible de s'inscrire en prépa ECE de Saint Charles?
Ou passer un concours pour y accéder? Je suis rentrée en Fac de droit, mais les cours beaucoup trop vite, rare sont les cours que je comprends, et cela me décourage énormément. Je voulais me spécialiser dans les enquêtes judiciaires ou devenir avocate mais je commence à me poser des questions si ça en vaut vraiment la peine. Donc j'ai envie de me réorienter vers une classe prépa ayant obtenu un BAC ES avec un dossier scolaire de 13 de moyenne tout au long de l'année.
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MessageSujet: Re: Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille   Prépa ECE du lycée Saint-Charles à Marseille Icon_minitime

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